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La véritable histoire de Lombrico. Des lombrics et une vieille paire de bobette!

  • Photo du rédacteur: Odessa Bergeron
    Odessa Bergeron
  • 4 juin 2024
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 juil. 2024





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  • En 2003, dans ma classe de 4e année du primaire, ma professeure décide de nous introduire au lombricompostage. Elle dépose, dans le fond de la classe, un bac Rubermaid qu’elle remplit de retailles de journaux et des lombrics. C’est avec eux que nous passerons une partie de notre année scolaire. Il se passe, contre toute attente, un mini-coup de foudre entre moi et ces grands mou. Durant les vacances d’été, au grand dégout de mes parents, je me mets à ramasser les vers de terre, les jours de pluie et à les accumuler dans un seau avec l’intention de m’occuper d’eux. À l’automne, au premier frimas, j’ai beau les supplier, mes parents ne veulent absolument pas que je les rentre au chaud, dans la maison, pour les garder comme animaux de compagnie. Même pas dans le garage? …même pas dans le garage. Un peu déçue, je retourne donc mes petits amis au sol.



  • La vie continue, je termine l’école primaire, le secondaire, le cégep et l’université. Le lombricompostage est rangé quelque part dans mon cerveau. Je ressors le sujet de temps pour faire rire des amis en exagérant de manière caricaturale la cruauté de mes parents qui, à l’époque,  ne m’ont pas laissée élever des vers de terre dans le garage !



  • Dans les années 2015, 2016 ou 2017… —je ne m’en souviens pas pour être franche ! —, je vivais dans une municipalité qui n’offrait pas la collecte de compost à domicile. C’est à ce moment-là que je décide de construire mon propre lombricomposteur. L’amie d’une amie aura la gentillesse de me donner une portion de son lombricompost pour que je puisse démarrer à faible coût. Durant trois ans, j’ai observé celui-ci et fais avec lui toute sorte d’expérimentation. Il m’aura suivi dans plusieurs (trop) déménagements provoquant au passage les petites remarques ludiques de mes parents… « Tiens du déménages tes vers, encore ! » et moi de répondre «  j’ vais pas les laisser mourir de froids dehors ! »


  • 2019, C’est une belle journée ben ordinaire. Je m’ennuie et je décide donc de faire le tri dans ma garde-robe.  Après avoir trié, lavé et emballé mes vêtements pour la friperie, je me dis que c’est une journée accomplie. C’est là que je l’aperçois, elle, sur mon plancher, une vieille paire bobette (propre…je tiens quand même à le préciser!). Vous savez exactement de laquelle je parle! Modèle grand-mère ultra confort,100% coton, avec un élastique fatigué, trouée et tachée par les visites surprises de mère Nature… ouais… celle-là. Pas question de la mettre dans la boite destinée à la friperie. Je m’enligne donc, sans vraiment y penser, direction la poubelle. C’est là, tout bêtement, que je me dis : « 100% coton, c’est une fibre végétale, ça… peut-être que je pourrais la mettre au lombricompost? » Et c’est ce que je fais, simplement pour satisfaire ma curiosité.


  • Quelques semaines plus tard,  une découverte, plutôt amusante! Je découvre que mes lombrics ont mangé la totalité des fibres de coton. Tout ce qui reste de ma vieille bobette — paix à son âme! —, c'est l’élastique lousse et les fils de couture en polyester. Curieuse, je recommence avec un bon vieux T-shirt, troué, délavé, avec un logo effacé par le temps. Après quelques semaines, même constat! Les lombrics ont dévoré les fibres de coton et laissé les fils de polyester et l’étiquette. Je suis amusée, j’ai trouvé la découverte intéressante.

Et puis… rien… je finis par donner mon lombricomposteur et mes lombrics à une personne sur Facebook, puisque je ne sais pas quoi faire de mon compost en plein milieu de Montréal, sans un jardin ni plantes vertes.



  • 2023 et 2024, ère post pandémique! la vie a repris son calme. Nouvel appartement et accès à la cour arrière, j’ai envie de reprendre le lombricompostage. Je trouve, grâce à Facebook, une jeune femme qui voudrait partager sa colonie avec moi et me voilà, assise dans un café, attendant fébrilement ma livraison de lombrics ! J’ai eu bien de la chance de rencontrer cette personne. Elle est au C.A d’un OBNL zéro déchet. Je lui explique que je couds maintenant pour le plaisir et que je pense mettre mes retailles 100% coton au lombricompostage. L’idée l’intrigue, alors nous prenons le temps de nous assoir pour discuter. Elle m’oriente vers un moratoire sur la gestion des déchets textiles qui a lieu en Montérégie.


De fil en aiguille, je décide de m’inscrire à un atelier espace LAB de la PECEM (Pôle de l'entrepreneuriat collectif de l'est de la Montérégie) pour explorer le sujet un peu plus sérieusement. Heureusement, une de mes amies accepte de se joindre au  projet et de faire le parcours avec moi. En fait, cela se passe plutôt ainsi : j’ouvre Messenger à 1h du matin et j’écris en panique à une amie que je n’ai pas vue depuis 10 ans. Je lui demande si elle veut s’inscrire avec moi à un atelier d’économie circulaire. J’ai besoin de son aide puisque je ne peux pas m’y inscrire si je ne suis pas en équipe. La date limite d’inscription? Euuum Hier? … Myriam a la générosité de me dire oui comme ça sur le fly …la vie des fois!



Le parcours Espace LAB fut très instructif, je le recommande chaleureusement. En revanche, l’atelier en question était surtout centré sur la façon d'améliorer la gestion d’une OBNL déjà existante et celle de monter un plan d’affaires, en y incluant la circularité, l’économie sociale et les enjeux environnementaux. Lombrico n’était qu’un embryon d’idée. Ce fut donc une belle occasion de mettre nos idées en place et de rencontrer des gens passionnants et engagés, qui nous ont donné une belle poussée par en-avant.



Donc, pour conclure, il y a effectivement, présentement, très peu d’informations disponibles sur le lombricompostage du textile. Et comme l’idée semble avoir titillé la curiosité de quelques acteurs du milieu de la gestion des déchets textiles. Il est maintenant pertinent, à notre sens, de conduire une petite expérience maison, pour obtenir des résultats  plus mesurable qu’une simple hypothèse !


Je dis merci aux personnes qui nous ont proposé leur aide lorsque nous serons, plus loin dans nos démarches, confrontées à la réalité des fibres en industrie, à leur traitement et aux règlementations sur le compost.


Et maintenant, c’est là que le blogue entre en jeu! je vous invite à suivre le déroulement de l’expérience et à voir les conclusions que nous allons en tirer. Car avant de dire qu’une vieille bobette a révolutionné le monde, va falloir travailler fort, de manière rigoureuse et simplement dans le plaisir.  Merci beaucoup d’avoir lu ce texte jusqu’au bout.




 
 
 

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